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FAIR(E) CERCLE

Séminaire national du PREAC

Collectif FAIR-E CCNRB - Rennes - Mars 2019

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Dans le cercle du PREAC

J’ai eu la chance d’être invitée par le Collectif Fair-e CCNRB pour une immersion dessinée lors du Séminaire national du PREAC DANSE Bretagne : FAIR(E) CERCLE.

Dans ces documents, vous allez pouvoir comprendre ce que j’ai pu faire, ce qu’il s’est passé dans ma tête et sur le papier en plusieurs étapes. Le PREAC a été d’une grande richesse pour moi.

Le cercle est bel et bien présent dans mes recherches plastiques et théoriques. Les liens entre l’histoire de l’art et le Hip-Hop sont réels. Le Hip-Hop est lui même un acteur actif de cette histoire.

Je vous propose de vous présenter les dessins réalisés durant les ateliers du PREAC Danse, atelier par atelier. Les dessins sont réalisés au sol, avec des feutres sur de grands formats papier. Je vais tenter de vous transmettre ce que j’ai voulu transcrire.

Vous trouverez les dessins réalisés et quelques détails.

Morgan Le Cam

Page en cours de construction

Dessin au feutre et posca sur papier - 2019

120 x 90 cm

Collection CCNRB

©CCNRB-Collectif Fair-e

ATELIER IFFRA DIA Mercredi 6 Mars 2019

CERLE 1

Dans un premier temps, le mercredi matin l’équipe accueille les participants.

Iffra Dia commence la journée avec le "Tétris", des jeux, des échanges naissent de bases échangées. La transmission est importante. C’est l’occasion pour moi de dessiner, de voir comment je peux faire en sorte de rapporter ce séminaire par le dessin.

Avec les mouvements des mains du "Tétris", je comprends qu’il serait intéressant de décrire les mouvements. Je pourrais dessiner ce qu’il se passe avec les membres, les corps dansant devant moi. La danse Hip-Hop pourrait ici s’écrire avec ses directions : FACE - DEVANT - SUR PLACE... Viennent s’ajouter parfois ici avec le « Tétris », des répétitions de jeux corporelle liés à la tension d’un membre. Il y a l’air, l’espace, mais aussi l’importance du sol. Le regard est important, des jeux de symétries s’installent. Et puis, dans tout cela le CERCLE est présent. Il marque sa présence par l’espace, les directions, le corps, l’air et le sol.

Il y a aussi l’énergie et la qualité que nous mettons dans cet espace cercle. Le cercle dans cet atelier est mouvement, partage et rencontre musicale. A noter que dans sa stylistique le « Tétris » s’inspire des technologies et de ses codes. Dans le dessin, il y a peut-être de cela comme avec les mains notées « 1 2 3 » comme quelque chose de très carré, qui pourrait être lié à une technique de geste précise. Cela vient se compléter avec les cercles, des directions du corps et du regards. Se tirer et s’attirer comme des aimants, comme une réaction.

Je trouve qu’entre les noms spécifiques des mouvements basiques du Hip-Hop, dans l’écriture de la danse, il y a peut-être une certaine poésie quelque chose à trouver sur papier. La poésie peut se trouver par exemple dans les images de danse debout et danse au sol : la vague ou un pigeon...Cette idée nous ramène déjà à notre imaginaire collectif. J’ai dans l’idée à cet instant que les choses vont arriver spontanément en mode freestyle sur le papier.

Iffra Dia revient sur son parcours et sur l’histoire du Hip-Hop notamment en France. C’est alors que j’ai réalisé que dans les années 90, je dessinais déjà des danseurs Hip-Hop comme Max Laure Bourjolly de la Compagnie Boogi Saï avec Une basket pour Cendrillon.

Je me dis qu’il faut que j’invente quelque chose parce que je n’ai jamais vu cela comme ça. Il y des archives de l’émission de Sidney. Des sortes de notations Hip-Hop, j’en ai déjà vu mais sur des affiches comme Breaking moves by The New York city Breakers qui est un poster d’instruction pour les B-Boys, en 1984. Pour la petite histoire c’est ce groupe qui danse pour Katherine Dunham lorsqu’elle reçoit le Kennedy centers Honors ( voir mon texte Râ girlzz Bees vs Paradoxal Bees dans  ma série de dessins Vos Doux Cercles). Il existe aussi un peu de livres comme Break dancing Step-by-step-instructions avec des photographies, des dessins ce sont les graffeurs ou les tagueurs qui alimentaient leur carnets. Aussi beaucoup de danseurs se dessinent, dessinent comme une sorte de mémorisation de leur techniques. Il y a autant de styles et techniques comme il y a autant de techniques pour dessiner ou d'identités. Le tout n'est pas de faire un code unique, le Hip-Hop est diversités et mélanges. Je parle de trouver  comme un code qui puisse reconnaître les mouvements, les tensions des corps des danseurs Hip-Hop en gardant l’esthétique et la poétique des chorégraphes. Et quelque chose pouvant être utile pour le danseur mais aussi le spectateur. J’essaye alors de le faire pour le Collectif Fair-e et ce séminaire. Pour moi, là à cet instant c’est la première fois que je dessine des directions, des éléments venus directement de la tête d’un danseur dans l’instant présent.

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Dessins Atelier IFFRA DIA - Collection du CCNRB ©CCNRB-Collectif Fair-e

CONFERENCE DANSEE COLLECTIF FAIR-E Mercredi 6 Mars 2019

CERLE 2

L’après-midi c’est autour du Collectif Fair-e de présenter la culture Hip-Hop et sa richesse aux participants. Le tout est présenté dans une conférence dansée.
Cette conférence a pour objectif de faire connaître l’histoire du Hip-Hop, d’expliquer la culture, le mouvement Hip-Hop. Nous voyageons dans le temps.

Pour la conférence dansée du Collectif Fair-e, je choisis une grande feuille pour plusieurs ambiances... Les participants sont assis sur des petits cousins de couleurs disposés en cercle. Ils sont présent sur le dessin. Le cercle est cette forme familière au Hip-Hop. Le temps peut être analogue au cercle. J’ai disposé au milieu des éléments. Plus le temps de la conférence avançait plus je prenais en compte cet élément temporel des années historiques du Hip-Hop expliquées par le Collectif Fair-e. Dans le Hip-Hop, il y a plusieurs disciplines et ces disciplines évoluent, s’enrichissent, j’ai voulu marquer cela visuellement car dans l’histoire du Hip-Hop le visuel est aussi important. Nous retrouvons cette conférence sur le papier, les danseurs, l’évolution de la danse, de la musique... En visuels forts, nous retrouvons des pochettes de CD, l’explication de la DJETTE, des bruits, des mouvements, le logo de MTV ou la typographie du Soul Train qui est très marquée, identifiée et identifiable. Ce sont des visuels que nous pouvons retrouver aujourd’hui sur des t-shirts par exemple dans des magasins pour les jeunes parce que c’est vintage. Le collectif amène les participants, il y une ambiance qui s’installe. Le mouvement est fluide dans le parcours dansé proche d’une farandole de bal. Je pense à Katherine Dunham et ses recherches sur la danse et la musique. Cette grande dame a étudié les danses urbaines d’une manière sociale, des danses souvent en cercle. Il y a un vocabulaire, une écriture visuelle dans le parcours du Soul Train. Dans les danses Hip-Hop il y a un vocabulaire, il faut trouver ensuite son propre vocabulaire. Le cercle fait raisonner des sons, celui des corps qui vont au sol, des membres qui s’appuient dessus et partent dans les airs, des vêtements prennent l’air avant de s’élancer contre le sol. Cela pourrait s’apparenter dans la peinture à des drapés. Un artiste comme Guillaume Bresson nous donne cette solution dans sa peinture et il vient à la base du Hip Hop. Il y a des couleurs, des matières, des mouvements, des textures, autant que dans un tableau... Le tableau pourrait ici s’appeler «POOMTchakPOOMTCHAk» il représenterait une scène de l ’ordre du vivant avec des humains échangeant.

Une fois la conférence terminée, il y a eu un échange entre les participants et les chorégraphes. Cet objet artistique montre les valeurs du Hip-Hop et le rapport au monde des acteurs et actrices de ce mouvement culturel et artistique.

La notion du cercle dans les danses a été nommée, nous le retrouvons dans beaucoup de danses comme l’exemple des danses en Cercle en Bretagne par Ousmane Sy. Dans les notions de fête amenée par le collectif et l’univers du Hip-Hop, j’ai pensé à la photographie du grand Jacques de Thézac : Fête dans un Abri du Marin, datant du début du XX ème siècle, se trouvant au Musée Départemental Breton à Quimper. C’est une scène de fête Bretonne qui arrive au même moment , je crois, ou Katherine Dunham enregistre des scènes de danses dans les années 30 aux Caraïbes. L’affiche du PREAC que j’ai réalisé porte cette notion. Dans ma tête les choses sont liées ensemble et les personnages de cette affiche sont habillés de sweat à capuche customisés par des dessins trouvés sur des habits Bretons du Pays de Rennes se trouvant au Musée Régionale de Bretagne à Rennes.

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Dessin - Conférence Dansée Collectif Fair-e - Collection du CCNRB ©CCNRB-Collectif Fair-e

ATELIER LINDA HAYFORD Mercredi 6 Mai 2019

CERCLE 3

S’en est suivi dans l’après midi d’une invitation à la House avec Linda Hayford. J’ai halluciné de voir comment un groupe non initié peut faire beaucoup en peu de temps en cercle, tout en suivant la danseuse. Une énergie se dégageait. Ici, j’ai essayé à travers le dessin de montrer quelles parties du corps bougeaient, trouvaient un rythme avec la musique et ce que je voyais. Avec la conférence dansée du début d’après-midi, je me suis dit qu’il fallait que je note les sons qui passaient parce qu’ils étaient importants dans l’espace et dans la compréhension d’un rythme ou d’un mouvement. Dans cet atelier, il y a du jeu, du dialogue, la complicité qui s’installe et les participants se lâchent ou se relâchent dans le temps pour parfaire leur danse naturellement.

J’ai essayé sur papier de mettre cela en avant. Nous trouvons sur les dessins des silhouettes. Parfois, il y a l’exercice donné dans le mouvement par la chorégraphe comme : tête - épaule avec des petits graphismes qui montrent une direction, ou les étapes du mouvement dans leurs décompositions ou compositions. Dans l’ondulation, il y a des mouvements, la vague revient d’une autre manière.

Je comprends lors de cet atelier qu’il faut que j’indique le son, les mouvements en trouvant une explication facile à reconnaître visuellement et applicable par la suite pour comprendre la technique. La technique est à manipuler sur papier différemment qu’avec l’atelier "Tétris" du matin.

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Dessins Atelier Linda Hayford- Collection du CCNRB ©CCNRB-Collectif Fair-e

ATELIER JOHANNA FAYE Jeudi 7 Mars 2019

CERCLE 4

L’atelier de Johanna Faye foisonne de sens, d’images, de formes, de couleurs, de déplacements.


J’ai dessiné des bouches, des portes, du chewing- gum, des oeufs, un désert et des yeux. Au fur et à mesure du séminaire, j’ai inscrit aussi sur les dessins ce que j’entendais ou voyais : Des mots, après avoir noté la musique, ils devenaient importants ces mots puisqu’ils reflètent sans exagération la culture Hip-Hop nous les retrouvons dans beaucoup de discipline.

Les choses sur papier devenaient alors poétiques. J’ai peut-être vu le côté foisonnant de mon univers tant aux liens avec tous les éléments que Johanna Faye projetait de sa voix aux participants. 

Le cercle est devenu la base sur le papier. Ces cercles étaient complétés d’ images qui venaient, puis s’en est écoulé ou découlé des bouts de phrases entendues, des mots, des directions, des paroles de chansons. Et comme le tout était lié les liens se complétaient; cela avançait sur le papier.

Les instructions sont là. L’imaginaire du participant est appelé à « Imaginez un désert » . Il y a des directions : Départ - Point d’arrêt - Sensation. Il y a des jeux corporelles qui annoncent des imaginaires comme « Marcher sur des oeufs » et « Ecraser les oeufs » ce qui peut amener à une autre sensation ou état. L’exercice avec le chewing gum a avaler donne une autre manière de diriger ou même «digérer» sont corps : la densité, se sentir plus grand ou plus petit parce qu’il y a le jeu de l’imaginaire du chewing gum qui rentre en jeu. Les épaules se voient pousser des mains, elles vont attraper le ciel ou le sol. Il faut visiter ou explorer des endroits.

Le cercle devient l’évidence. Il est retranscrit sur le papier. Les participants en cercle, se donnent à un jeu corporel et musical avec des bruits venant de leurs bouches. Le jeu : son et corps sont associés.

Ici, j’ai trouvé ce que je cherchais à mettre en évidence : la technique et la poétique de la danse Hip-Hop et avec ma pratique qu'est le dessin. Un code couleur s'installe.

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Dessins Atelier Johanna Faye - Collection du CCNRB ©CCNRB-Collectif Fair-e

BILAN MI-CHEMIN Jeudi 7 Mars 2019

FAIR(E) CERCLE à mi-chemin

Dans ce cercle et autour, j’ai marqué et dessiné toutes les idées, les avis, les sens, les imaginaires qui pouvaient circuler durant ce bilan. Cela se passe sur une feuille et nous pouvons voir la richesse de cet échange. Le cercle est alors vu comme une énergie collective et participative. C’est l’endroit où nous nous écoutons ou nous sommes ensemble ou nous marquons une bienveillance les uns en vers les autre. Un endroit où nous pouvons bouger et voyager. Le cercle porte des valeurs positives comme le Hip-Hop.

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ATELIER LINDA HAYFORD Jeudi 7 Mars 2019

CERCLE 4

Pour ce nouvel atelier, la base dans le dessin est le cercle. Les indications amenées par Linda Hayford viennent prendre place dans le cercle ou autour. La chorégraphe donne des directions techniques à savoir la technique du Pop.

L’échauffement se trouve dans le cercle les participants sont autour. Les parties du corps qui travaillent sont dans le cercle : la tête est représentée de manière à voir le mouvement de l’échauffement, les directions de l’échauffement du bassin également, les pieds. Les tensions que nous retrouvons dans le Pop sont ici dans les mains. Les tensions prolongent la main. Cela reste encore différent des dessins du «Tétris» proposait pas Iffra Dia. Petit à petit le corps est « popéisé » de tous ses membres. Les contractions, les tensions, les relâches sont élaborées au niveaux des bras pour arriver à un enchainement. Le tout est souligné dans le dessin par des bruits, des directions des flèches ou parfois des doubles flèches comme si il y avait plusieurs impacts qui font le Pop. Les genoux, les appuis des pieds sont soulignés avec des directions, cela montre le mouvement.

La vague revient. Elle amène de l’organique dans tout le corps. Un jeu dans le cercle nait de cette vague, elle est complétée par des invitations ou des directions. Les croix sont les participants. La couleur du déplacement d’une croix à une autre est une invitation dans le cercle. Le guide de la couleur vient prendre place.

Des traits arrivent montrant des arrêts, des directions dans l’espace, puis viennent des détails. L’exercice se déploie dans l’espace.

Le corps et son exercice sont présent dans un jeu d’images et de clichés de la féminité ou dans l’idée de devenir un animal ou de croiser plusieurs animaux ensemble dans un même corps. J’ai dessiné des exemples avec un éléphant et une girafe. Cela passe par des silhouettes, des directions. Les participants sont représentés par des petites croix, leurs positions dans la feuille détermine là où ils doivent s’arrêter dans l’espace. Les croix, des trajectoires montrent les déplacements dans l’espace.

Dans cet atelier, j’ai pensé aux carnets et livres de jeux que nous pouvons trouver dans les manuels pour l’apprentissage du BAFA, par exemple. Toutes les règles et les éléments sont détaillés en dessin pour faciliter la compréhension entre les joueurs et l’espace. Les dessins en général dans ses ouvrages sont vu du ciel. Cette notion de « vu du ciel » est là avec le cercle et les petites croix qui se déplacent.

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Dessins Atelier Linda Hayford- Collection du CCNRB ©CCNRB-Collectif Fair-e

 

 

ATELIER IFFRA DIA Vendredi 8 Mars 2019

 

Cercle 5

Le deuxième atelier du chorégraphe Iffra Dia est encerclé de cercles. J’ai eu dans l’idée de reprendre le cercle comme base dans la feuille, de noter les participants par des croix. Nous retrouvons dans le jeu du cercle les regards des participants et des formes. Il y a des contacts entre les participants. Ils se tiennent par les épaules, se regardent. Des chenilles se forment, se déplacent dans l’espace. Ces chenilles se déforment pour apporter une autre forme de déplacement. Il y a des accélérations avec la musique. Les chenilles tournent ou se retrouvent en cercle dans l’espace pour danser ou définir par équipe leur jeu. Il y a une relation avec la musique. Je note toujours ce que le chorégraphe passe.

J’ai dessiné le « vu du ciel », dont je parlais, mais aussi noté la musique. Les notions que le chorégraphe amène comme la notion de l’escargot, l’image de sa coquille, nous la retrouvons tout le temps dans les dessins. Dans le cercle, il y a des invitations. Les participants deviennent une forêt, "il y a du vent" alors ils se laissent porter comme des arbres les uns à côtés des autres. Les participants sont amenés à se suivre et à naviguer ensemble. Et puis dans l’espace du cercle il y a des jeux avec la notion d’échange.

A la base ici il y a le cercle, puis dans le dessin il se décompose, il se forme et se déforme. Nous voyons des indications très graphiques. Les couleurs deviennent importantes pour le sens des directions, des déplacements, des jeux de regards, des invitations entre les participants. Nous voyons le mouvement des exercices. Toutes les choses abordées forment un tout sur la feuille. Nous retrouvons toutes les notions vu à la fin sans déformer les codes que j’ai pu trouver: croix, flèches, directions, forêt, escargot, vent. Cela devient peut-être une explication dessinée poétique et graphique.

Puis il y a un bilan, Agnès Bretel s’exprime sur son ressenti durant ce séminaire. Les notes de cet échange sont en vert sur le dessin : Relecture des choses.

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Dessins Atelier IFFRA DIA - Collection du CCNRB ©CCNRB-Collectif Fair-e

ATELIER SAÏDO LEHLOUH Vendredi 8 Mars 2019

Cercle 6

L’atelier commence en musique d’emblée cela tourne en cercle dans l’espace de la salle. Ici je suis partie de la base des cercles toujours et des croix représentant les participants. Comme il y avait beaucoup de jeux de déplacements, j’ai accentué ce que j’avais trouvé à l’atelier d’Iffra Dia, en gardant je pense, l’identité de l’atelier de Saïdo Lehlouh.

Les déplacements parfois sont légers et fluides dans leurs formes. Les indications données par Saïdo Lehlouh sont notées à côté des lignes de directions. Parfois un trait s’arrête pour laisser place à une indication et reprendre ensuite. Il est question de rencontres, de regards et de partages. J’ai indiqué cela en dessinant des yeux, des directions de regards, des têtes qui se regardent dans les yeux. Le cercle se transforme. Il grandit. Il rétrécie.

Le chorégraphe joue avec le cercle du Hip-Hop avec une idée de rentrer et de sortir de cette forme. Le but du cercle Hip-Hop. J’ai indiqué des sens d’invitation.

La musique est présente sur le papier. Le rythme est changeant peut être que le trait proposé dans certains dessins fait ressentir cette idée. Il y a de ce fait une accélération dans le dessin. Il faut être à l’écoute de l’autre et être ensemble. Il y a toujours cette idée du jeu également que j’ai repris, le fameux « vue du ciel » à la manière des livrets de jeux. Les codes couleurs deviennent importants. Une croix est parfois entourée nous voyons la direction du participant qui invite par le regard une personne à danser au milieu. Ici, nous voyons bien ce qui se passe dans le cercle.

Le cercle est l’espace de la rencontre, l’endroit où se déclenche un mouvement, l’échange. La personne qui à été invitée repart chercher une autre personne. Comme il y a avait un partage visible, j’ai voulu en rendre compte avec des silhouettes dansantes se confondant les unes les autres comme l’échange et la complicité naissante durant les ateliers et celui-ci. Les couleurs montrent différentes formes de mouvements qui se produisent en face de moi.

J’ai à mon idée, trouvée des solutions afin de comprendre l’enjeu ici de la proposition et de la réalisation. C’est un peu comme si j’avais défini un code qui se transforme en explication.

Pour le final le chorégraphe demande aux participants de reprendre tous ce qu’ils ont vu durant le séminaire. Il est heureux de voir le groupe des participants proche les uns de autres. Alors je décide de dessiner un bouquet final. Le bouquet est après réflexion une sorte de vinyle qui ramène au dj. La musique est Awir Leon qui est souvent venu arborer les oreilles des participants durant le séminaire FAIR(E) Cercle. Nous y retrouvons des croix autour d’un cercle avec des silhouettes dansantes à l’intérieur du cercle. Des fleurs... et là... j’ai l’air du bouquet final dans la tête : Pouuummm poommmm maybe we land maybe we land pppoooom pooom.

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Dessins Atelier Saïdo Lehlouh - Collection du CCNRB ©CCNRB-Collectif Fair-e

Mon final :

Lors de cette immersion de 3 jours, j’ai pu voir des cercles. Les cercles sont les flux de connexions. J’ai essayé à ma manière par le dessin d’écrire et de décrire ce que je voyais. Je pense avoir décrit des solutions de transmission possible. Je pense que des idées sont à garder et à creuser. Le séminaire va peut être changé mon dessin dans la réflexion.

Au fur et à mesure du séminaire j’accrochais mes dessins au mur atelier par atelier. Nous pouvons y voir comme une grande cartographie. Avec ce recul, je pouvais voir les directions à prendre, à essayer de retranscrire le cercle ou les cercles présent dans tous les ateliers d’une manière parfois différente.

Avec du recul, j’ai pensé aux dessins de Lucinda Childs, à ses cercles, ses flèches, ses formes pour dessiner la danse.

Le Hip-Hop dans le cercle c’est la diversité des langages, l’endroit où circulent des idées, des disciplines, des propositions, des êtres, des analogies ou des formes. Nous retrouvons dans ce cercle des univers. C’est dans cette forme que les êtres se croisent et s’entrecroisent pour former un commun. Le séminaire l’a montré. Le Hip-Hop c’est « vient comme tu es » le séminaire l’a démontré. Beaucoup de participants ne connaissaient pas cette culture. Le Collectif Fair-e a su faire partager ses connaissances et cela dans la joie et la bonne humeur. Le Collectif Fair-e a transmi, pendant ce séminaire les valeurs du Hip-Hop, chaque membre à sa façon et son énergie. J’ai vu les personnes participant au séminaire se rapprocher pour faire une unité, comme un cercle, quelque chose de très beau. Nous étions dans le cercle, dans le vrai et dans l’humain. Si la nature n’était pas là, nous étions avec elle. J’ai pu croiser des plantes, des arbres, des ours, des éléphants, des girafes, des pigeons, des pingouins, des panthères, des méduses, des mouettes... J’ai vu des états libres et respectueux pleins de créations. Je pense ici au livre : La vie des plantes : Une métaphysique du mélange de Emanuele Coccia.

Les participants venaient pour rencontrer le cercle, la danse Hip hop et le Collectif Fair-e CCNRB. Je connaissais leur travaux respectif. L’idée est d’accompagner plutôt que de suivre. Avec ce séminaire, j’ai pu voir comment les chorégraphes fonctionnent ensemble ou l’univers comment de chacun par la parole, les mots, les explications leurs univers propre en somme. Le séminaire m’a re-réconfortée dans mon idée que ce collectif allait apporter un nouveau souffle, une nouvelle énergie, de nouvelles façons de faire. Notons le faire ensemble qui c’est amplement vu lors de ce PREAC.

Le séminaire du PREAC a montré, je pense, à des participants que le Hip-Hop est un mouvement artistique et culturel en train de se construire. Nous en avons vu le passé, le présent et le futur puisque les personnes et ce mouvement sont dans la transmission. Nous avons vu que ce mouvement est poétique. Le cercle Hip-Hop n’est pas fermé. Les disciplines et les fonctions dans le cercle Hip-Hop sont multiples : danseuses-danseurs, chorégraphes, producteurs-productrices, dj - djette, passeuses-passeurs, rappeuses-rappeurs, webmasteurs, chefs de projet, artiste plasticiennes-plasticiens, photographes, écrivaines-écrivains, autrices-auteurs, graffeurs- graffeuses, documentaristes.... Les disciplines évoluent.

Durant le séminaire national du PREAC danse Bretagne Fair(e) Cercle , j’ai pensé à Katherine Dunham, Jacques de Thézac. Nous voyons avec ces exemples des ponts culturels, de pays de régions. Nous retrouvons des ponts artistiques entre l’histoire de l’art, l’histoire de la Bretagne croissant les recherches menées par La Queen of Black Dance. Il y a des exemples multiples à prendre. La photographie de Jacques de Thezac que j’ai cité pourrait être analogue à un cercle Hip Hop d’aujourd’hui et au spectacle Apaches de Saïdo Lehlouh. Nous retrouvons la culture de la fête. Le Hip-Hop est encré dans l’histoire de l’art. Il suffit juste de le montrer et de le démontrer. Nous pouvons même avec un peu d’imagination le retrouver dans des lieux en Bretagne. Les ponts passent par la danse, les vêtements, les arts populaires, les arts plastiques. Cela peut amener des regards différents, des lectures différentes.

Dans un article pour Not Only Hip Hop, je fais référence à la peinture Bretonne. Plus mes recherches avancent par exemple sur le sweat à capuche et plus je trouve des choses en Bretagne. Il y a des portes à ouvrir, des rêves à réaliser, des recherches à mener dans la transmission.

Le cercle Hip-Hop est cet endroit non fermé où les possibilités de connexions et de réalisations sont possibles. Ce mouvement artistique et culturel est présent dans notre société. Ce mouvement n’est pas figé. Cette culture est vivante et nous pouvons la transmettre par de multiples solutions entrant dans le cercle et faisant appel à de multiples domaines tel des flux aux multiples influences.

Morgan Le Cam, 2019

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